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Les électrolytes chez le cheval : indispensables ou superflus ?

  • Photo du rédacteur: Blandine Priymenko
    Blandine Priymenko
  • 3 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 juil.

Tout ce que vous devez savoir sur la transpiration du cheval et comment bien gérer sa réhydratation



Cheval et son cavalier en entrainement cross

Il fait chaud, c’est la canicule, ton cheval transpire beaucoup et tu te demandes ce que tu peux faire pour l’aider. En plus, tu pars bientôt à Lamotte et tu sais bien que soit vous allez mourir de chaud, soit il va pleuvoir des cordes.

Mais dans le doute, tu aimerais te préparer au mieux afin que ton fidèle Caramel et toi soyez au top le jour J, et surtout que sa récupération soit optimale. Dans tes recherches, tu as entendu parler des électrolytes pour ton cheval. Mais est-ce vraiment indispensable ou plutôt un effet de mode ? Et puis c’est quoi au juste, et à quoi ça sert ?


A quoi sert la transpiration et de quoi est-elle composée ?


Pourquoi les chevaux (et les humains) transpirent ils ?

La transpiration est un mécanisme naturel et vital qui permet à l’organisme de réguler sa température. Lorsque le cheval est exposé à la chaleur, à un stress, ou qu’il pratique une activité physique, sa température interne va augmenter. Pour pallier cela, davantage de sang va affluer vers les capillaires situés sous la peau, afin d’exporter ce surplus de chaleur via les glandes sudoripares et la transpiration. La sueur va s’évaporer à la surface de la peau, ce qui a pour effet de la refroidir.

Chez le cheval, ces pertes par transpiration peuvent être de 10 à 15 litres par heure !


Composition de la transpiration  

La transpiration vient donc indirectement du sang. Elle est principalement composée d’eau et de sels minéraux dilués dans l’eau sous forme ionique, donc chargés positivement ou négativement. Ce sont les fameux électrolytes.

Le sodium (Na+) et le chlore (Cl-) sont majoritaires, mais on retrouve également du magnésium (Mg2+), du potassium (K+) et du calcium (Ca2+). La concentration de ces ions dans le sang est régulée de manière ultra précise (c’est d’ailleurs pour cela qu’une prise de sang n’est pas fiable pour détecter toutes les carences mais on y reviendra plus tard) au risque d’affecter le bon fonctionnement de l’organisme.


Les conséquences de la déshydratation

La déshydratation chez le cheval peut avoir de lourdes conséquences. Puisque la transpiration entraîne une perte importante d’eau et d’électrolytes, un déséquilibre peut s'installer, affectant la polarité cellulaire, les échanges entre cellules, la transmission de l’influx nerveux ou encore la contraction musculaire. Ce manque d'électrolytes peut ainsi nuire à ses performances, provoquer de la fatigue, des crampes, des troubles digestifs et compromettre sa récupération après l’effort. Dans les cas extrêmes, cela peut même mener à des troubles graves de santé.


Bien réhydrater son cheval ce n’est pas seulement lui donner de l’eau


Après l’effort et/ou lors de fortes chaleurs, le cheval va avoir besoin de boire davantage (jusqu’à 100L d’eau par jour !), mais pas que.


Donner de l’eau ET des sels minéraux

En ne donnant que de l’eau à un cheval déshydraté, le risque est de fluidifier les liquides corporels et augmenter le volume et l’excrétion urinaire. Or, l’urine contient également des sels minéraux, ce qui augmentera les effets de la déshydratation.


Jamais d’électrolytes sans eau

A l’inverse, administrer des électrolytes (ou du sel) sans un accès suffisant à l’eau aura également un effet contre-productif. En effet, si la concentration en ions plasmatiques augmente sans apport complémentaire d’eau, on assistera à une aggravation de la déshydratation selon le principe d’osmose.


Comment bien gérer les électrolytes ?


1.     Du sel directement dans la ration ? ça peut tout à fait suffire

Vous pouvez ajouter du sel directement dans la ration de votre cheval. La dose varie selon les besoins du cheval, l’intensité de l’effort et du reste de son alimentation mais on peut partir sur 20g par jour (soit 2 cuillères à soupe) sans soucis.


2.     Toujours laisser une pierre à sel à disposition

Ici je parle d’une pierre à sel classique blanche ou sel de l’Himalaya. Eviter les blocs minéraux à lécher qui peuvent déséquilibrer une ration et qui seront consommés par appétence ou ennui plus que par réel besoin.


3.     L’eau, c’est la vie

Si vous mettez des électrolytes dans l’eau – pourquoi pas – mais n’oubliez jamais de proposer aussi un seau d’eau claire à côté. Certains chevaux sont un peu tatillons et pourraient bouder l’eau « parfumée ». Et là, bonjour la déshydratation !

 

4.     Bien les choisir les électrolytes pour son cheval

Privilégiez ceux dont le sel (chlorure de sodium) est le premier ingrédient, et évitez ceux contenant du sucre qui n’a pas d’intérêt pour la réhydratation


5.     La bonne stratégie en cas d’effort intense

Pour les compétitions ou les journées bien sportives (randonnée), donnez une dose une heure avant le début de l’épreuve (sans potassium, car des études ont montré que la concentration plasmatique du potassium augmente au début d’un effort physique) et une deuxième dose ensuite. Ça aide à éviter les crampes et à optimiser la récupération. Le tout sans oublier l’eau bien sûr.


6.     L’alimentation équilibrée est la clé

Normalement, les pertes en calcium, potassium et magnésium seront compensées sans mal par l’alimentation si elle est bien gérée.


Plan d’action pour une préparation au poil

Pour être sûr que votre cheval soit au sommet de sa forme le jour J, voici ce qu’il faut prévoir :

  • De l’eau fraîche à volonté (et toujours une alternative sans électrolytes si vous en ajoutez).

  • Une pierre à sel pur pour qu’il puisse se servir à sa guise.

  • Du sel dans la ration si nécessaire, adapté à ses besoins.

  • Des électrolytes de qualité, utilisés avec parcimonie aux moments stratégiques (optionnel)


Conclusion

L’usage raisonné des électrolytes (ou du sel) est un outil précieux dans la gestion de la performance et du bien-être du cheval. Bien utilisés, ils aident à prévenir la déshydratation, soutiennent la fonction musculaire et améliorent la récupération. Cependant, leur administration doit toujours s’inscrire dans une approche globale de la nutrition et de l’effort, en tenant compte de chaque cheval, de son environnement et de son niveau d’activité.


Et si tu souhaites des conseils personnalisés et adaptés à ton cheval, c'est ici.

 

Références

Nutrient Requirements of Horses, 6e édition, 2007


Geor, R. J., Harris, P. A., & Coenen, M. (Eds.). (2013).Equine Applied and Clinical Nutrition: Health, Welfare and Performance. Elsevier.


Lindinger, M. I. (2012).Electrolyte and water supplementation for exercising horses: is there a scientific basis?Equine Veterinary Education, 24(11), 589–596.

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